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Mahadeva!
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13 juillet 2012

Puttaparthy / Chennai

Voilà déjà une semaine que j'ai quitté Kollur et Swamiji. Je suis maintenant à Chennai après un petit séjour chez le défunt Saï Baba.

Le voyage en bus de Kollur à Putthaparty via Bengalore a duré 17 heures. J'ai eu la chance de rencontrer deux jeunes étudiants de Saï Baba à la gare routière de Bengalore. Ils m'ont été d'une grande aide à notre arrivée à Putthaparty d'abord en me montrant un très bon restaurant. C'était le bienvenu car je n'avais pas mangé grand chose depuis la veille, sinon deux idlis le matin même. Ils m'ont aussi indiqué une agence de voyage où j'ai pu m'occuper de mon billet de retour. Ça a été un peu galère à cause de la carte Visa qui m'a bloqué à cause de la limite de retrait autorisé et qui m'a obligé à me servir de la seconde carte que j'avais et à revenir le lendemain pour finir de payer. C'est la première fois que j'ai eu besoin de me servir d'une seconde carte et j'avoue que ça a été bien utile car autrement, je n'aurais jamais pu payer le billet complètement.

Toujours est-il qu'après m'être occupé du billet, nous sommes allés à l'ashram. Je pensais que ce ne serait pas comme la dernière fois, que j'aurai une chambre et non un lit en dortoir. Mais non. Je me suis retrouvé dans le dortoir pour étrangers, à côté de deux Polonais à 50% sympathiques et de moustiques 100% hostiles, et sans moustiquaire! Ceci dit, j'ai assez vite repris mes marques et au bout de deux jours, j'étais à l'aise avec la vie en dortoir. Mais c'est vraiment inconfortable : pas de moustiquaire et je me suis servi de mes dauthis, deux ou trois enroulés sur eux même en guise d'oreiller de fortune et un autre me servant de drap. Nous n'étions pas trop nombreux, peut être une quinzaine dans ce grand dortoir. Pas mal de gens des pays de l'Est, comme la dernière fois. Et puis des cas particuliers. Je pense à cet homme, mon âge environ, manifestement dépressif et qui trois ou quatre fois par jour faisait une vingtaine de fois l'aller retour dans le dortoir, de son lit à la porte des sanitaires. Je me suis demandé s'il faisait ça en guise d'exercice physique. Et puis il y avait aussi celui qui restait dans son lit au moins six heures par jour. Allongé sur le dos, en posture de relaxation, sans jamais bouger et respirant très légèrement, je pense qu'il était en yoga nidra. Communiquait-il avec Saï Baba? Était-il vraiment ailleurs? Ça avait l'air. C'était assez bizarre, mais pourquoi pas? Moi même, j'ai passé pas mal de temps à réciter mon mantra.

Il y a eu aussi le Népalais. Lui, je ne l'ai pas vu venir. Le premier jour, après m'etre occupé de mon billet d'avion, de mon installation en dortoir et pris une bonne douche, je suis allé me promener dans l'ashram pour ne pas dormir. En fin d'après midi, je me suis posé un moment à côté du restau où je comptais aller et regardais les singes jouer entre eux tout en essayant de réfléchir à mon problème de CB avec ma cervelle ramollie par mon long voyage en bus. C'est alors que ce Népalais est venu s'asseoir à côté de moi et à engagé la conversation. Nous avons parlé yoga. Il m'a demandé des conseils, etc. Je le trouvais un peu nerveux et agité mais sans plus. Et puis il a fini par me demander de lui payer son repas pour le soir. J'ai tout de suite accepté. Nous sommes allés au "Western restaurant", celui qui fait de la nourriture occidentale avec des prix occidentaux. Pour sûr, nous avons très bien mangé. Une fois que ça a été fait, je suis rentré au dortoir et ai dormi mes 11 heures d'affilé. J'étais vraiment fatigué.

Le lendemain, pareil, je lui ai payé son dîner, mais cette fois-ci, c'était à l'abordable North Indian restaurant. C'est à ce moment là que j'ai commencé à avoir le sentiment que j'avais une sangsue sur le dos. En discutant avec lui, j'ai aussi commencé à voir à qui j'avais à faire, mais j'ai laissé faire. Le troisième jour, son dernier jour à l'ashram, j'ai fini par l'envoyer promener quand il m'a demandé de l'accompagner au supermarché de l'ashram. Je veux bien être gentil et aider celui qui a des problèmes, mais il ne faut pas pousser pépé dans les orties non plus. Il m'a laissé son numéro de téléphone en me promettant de m'héberger et de me faire visiter le pays si je venais au Nepal. Je n'exclue pas de lui passer un petit coup de fil pour le fun quand je serai à Rishikesh, lui disant que j'arrive à Katmandou, juste pour voir sa réaction.

Ce type là à deux obsessions principales dans la vie : l'argent et le sexe. Pour ce qui est de l'argent, je me suis rendu compte qu'en fait, il n'avait pas tant de problèmes que ça et qu'il me prenait pour son banquier / porte monnaie / un con. Pour le sexe, il m'a dit ne pas être satisfait avec sa femme et qu'il trouvait les femmes occidentales sexy. L'opinion qu'il a des femmes occidentales est que ce sont des femmes faciles qui couchent très facilement, très vite et qui acceptent toutes sortes de fantaisies avec un plaisir non dissimulé. Exactement comme ces jeunes femmes que l'on peut voir dans des films pour adultes sur internet. Ce genre de filmographie est d'ailleurs sa référence en terme de femmes occidentales. Il est aussi vrai que la façon dont sont (dé)vêtues certaines occidentales en Inde, c'est à dire comme en Europe, peut être considérée comme provocante et irrespectueuse par de nombreuses personnes. Même si elles ne veulent pas provoquer ou être irrespectueuses, elles ne se rendent pas compte des problèmes qu'elles peuvent avoir. Les cas de harcellement, de séquestrations et de viols ne sont pas si rares que ça. J'ai bien tenté de lui faire comprendre que les choses n'étaient pas si simples, mais sans grand succès, je crois.

A part ce léger désagrément qui me fait dire que je dois être encore plus vigilant lorsque j'ai le cerveau ramolli par des heures de voyage. Aussi ferai je attention en allant à Rishikesh, car là, ce sont 42 heures de voyage qui m'attendent. J'ai trouvé quelques changements à l'ashram. Avant, l'ashram était bercé toute la journée par des bhajans. Maintenant, ce n'est plus le cas, et le silence qui régnait dans les allées a laissé place aux discussions animées des dévots venus du monde entier. J'ai aussi trouvé qu'il y avait beaucoup moins de monde que du vivant de Saï Baba, mais c'est normal, et je pense qu'il y en aura de moins en moins avec le temps. Ceci dit, j'ai aussi trouvé que la même ambiance qu'au temps où Saï Baba était vivant était présente. lors du darshan du soir, j'ai eu l'occasion avec d'autres occidentaux, d'aller dans une pièce que fréquentait Saï Baba pour une méditation de 15 minutes environ. Une pièce de style plutôt indo-baroque et vraiment richement décoré avec des pans de murs recouverts de plaque d'argent finement ciselé. Saï Baba et son organisation avaient vraiment beaucoup d'argent! En tout cas, c'était bien. J'y retournerai si l'occasion se présente.

Après quatre jours et trois nuits, j'ai repris le bus de nuit pour Chennai. Je ne me souvenais pas que la route était si mauvaise, mais j'ai quand même fait bon voyage. J'ai retrouvé la chambre que j'ai occupé à chaque fois en venant ici, mais j'ai trouvé qu'il faisait vraiment chaud et humide. Trouver le sommeil en transpirant n'est pas très facile ni agréable, mais l'avantage du voyage de bus est que le lendemain, la qualité du sommeil est garantit. J'ai donc retrouvé toute la petite communauté de l'ashram avec plaisir. Et c'est réciproque.

Hier, la directrice de l'école de l'ashram m'avait proposé d'intervenir auprès des élèves pour leur parler de la France, ce que j'ai accepté de faire bien volontiers. Donc, ce matin à 9 heures, nous nous sommes rendus dans la cours de l'école. Je me suis retrouvé devant un peu plus de 450 têtes brunes et ce qui devait durer cinq minutes à en fait duré une bonne heure. J'ai été submergé de questions diverses et variés, mais toujours teintés de cette innocence et ce naturel qu'ont les enfants qui font que ce sont des moments merveilleux.

Avant de partir, je leur ai demandé de faire un petit coucou à l'appareil photo :

hello



Ce soir, je vais dîner chez mon ami M. Pethachi.

Demain matin, un peu de shopping et demain soir, c'est le train pour Rishikesh. Il ne me reste plus que quinze jours à passer en Inde...

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