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Mahadeva!

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8 décembre 2013

Une bonne semaine

Mercredi midi, avec Swamiji et un autre swami de l'ashram, nous étions invités à déjeuner chez Nataraj et sa famille, un monsieur très sympathique et très dévot que j'avais rencontré lors du spectacle de danse / cérémonie. Il tenait absolument à ce que je vienne. On a été reçus comme des rois. En arrivant, visite de la maison (spacieuse et sur trois niveaux). On est restés un moment dans une pièce située sur le toit du batiment à écouter Swamiji faire un peu de philosophie. Ensuite, on est allés manger. Je pensais qu'on mangerait tous en même temps, mais en fait non. Nos hôtes nous ont fait asseoir sur des pièces de tissus à même le sol, devant une feuille de bananier bien propre et ils nous ont servi à manger. Je ne sais pas combien de plats nous avons mangés, mais tous étaient à la fois typiques de l'Inde du Sud et excellents. J'ai eu le malheur de dire que c'était super bon : j'ai été reservi plusieurs fois, mais bon, j'ai mangé avec plaisir et surtout par gourmandise. Nos hôtes n'ont mangé qu'après notre départ. Mais avant de partir, ils nous ont quand même remis à tous les trois une petite enveloppe contenant de l'argent. Je n'ai pas eu grand chose, mais le geste y était. Je n'avais jamais vu ça. En rentrant, j'en ai fait donation à l'ashram. Et pour finir, ils nous ont payé le taxi pour revenir à l'ashram. Je n'avais jamais été reçu comme ça, mais c'est l'usage en Inde, parait-il.


Pendant tout le temps de notre visite, Nataraj n'a pas cessé de nous photographier : Swamiji en train de parler, mangeant ou se reposant sur le canapé. Moi en train de regarder par le balcon, en train de manger ou descendant les escaliers. En tous cas, c'était vraiment super sympa et très agréable.

Après cet excellent repas, c'est avec le ventre encore bien plein que je suis allé donner mon cours de yoga au élèves de l'école. Comme la petite conférence que j'ai donné, ça s'est super bien passé malgré le problème de langue : donner un cours en anglais n'est pas super facile, surtout à cause de mon "french accent" et de leur difficulté à comprendre l'anglais tout simplement, mais aussi faire cours à 60 débutants, c'est un sacré challenge, mais je m'en suis bien sorti. J'ai quand même eu la chance d'avoir deux profs de l'école qui étaient là et qui pouvaient relayer mes instruction au fond de la salle, qui comme il se doit, n'était pas fréquentée par les meilleurs. Les élèves ont été très enthousiastes et beaucoup sont venus me remercier à la fin du cours. Ca leur a tellement plu qu'il est question qu'on remette ça mercredi prochain, mais sur le toit de l'école cette fois-ci, essentiellement pour des raisons de place.

Jeudi, nous sommes partis après notre cours quotidien, vers 10h30 pour nous rendre chez un Swami de sa connaissance qui mène une vie de reclus quelque part dans la campagne à deux heures de route de Madras. Nous avons déjeuner chez lui. Il voulait le voir pour je ne sais quoi. J'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir avec lui une vingtaine de minutes et ça a été un dialogue fort intéressant et fort instructif. La discussion a essentiellement tournée autour des siddhis et de la bakthi. Nous avons pris congé peu de temps après le repas pour nous rendre dans une réserve aviaire. Nous y avons passé une bonne heure à regarder des pélicans, des sortes de cigognes et autres oiseaux migrateurs qui venaient nidifier pour l'hiver. Swamiji avait prévu des jumelles : on se serait cru sur Discovery Channel, c'était vraiment très bien. Sur la route du retour, nous nous sommes arrêtés chez un sculpteur de sa connaissance et j'y ai fait quelques folies. J'ai acheté deux statues de Ganesh faisant entre 45 et 60 cm de haut. L'une est en bois (superbe), l'autre est en pierre, superbe aussi mais qui fait bien ses 8 à 10kg. D'un autre côté, avec le bras que j'y ai laissé, ça n'est pas si lourd. Mais ça me pose aussi un problème de place.

Vendredi, je suis donc allé en ville m'acheter une valise qui puisse digérer mes achats (in)conséquents et faire encore quelques courses. J'ai pu profiter d'un déplacement de Swamiji. En chemin, nous sommes passés rendre visite à deux - trois personnes. L'une d'elle était un "swami" de Sivananda d'environ 80 ans. La discussion qu'il a eu avec Swamiji a été très intéressante à suivre car j'ai déjà eu ce genre de conversation qui commence "Pourquoi est-ce que ce monde existe? Pourquoi Dieu, s'il existe, l'a t-il créé? etc" J'ai aussi rencontré un de ses sponsort frappé d'alzeihmer. En Inde, ils appele cela de la démence. Trois fois, il est venu me voir, m'a pris dans ses bras ou m'a chaleureusement serré la main en me disant qu'il était content de me voir. Ce n'était pas la première fois que je le voyais, mais on a jamais été potes, loin de là.

Samedi soir, notre ami Mr P. est venu à l'ashram pour diner. Encore un excellent et copieux repas dans une ambiance fort amicale, c'était très agréable. J'ai aussi eu mon dernier cours avec Swamiji, sous forme de questions / réponses.

Swamiji a quitté l'ashram ce matin pour Delhi. J'ai passé une partie de la matinée à discuter avec Viswaji de tout et de rien. C'était fort intéressant et très instructif. J'ai ensuite passé le reste de ma journée à traduire et retranscrire les échanges que j'ai eu avec Swamiji au cours de la semaine. Il m'en reste encore un peu à finir.

En ce moment, nous essuyons un cyclone nommé Mady, mais à part un peu de vent et de pluie, il ne se passe pas grand chose. Il y en a un qui est passé la semaine dernière. On a rien eu, mais on est allés voir la mer et la façon dont c'était agité ne donnait absolument pas l'envie de se baigner. Je dirais même que c'était effrayant et qu'il valait mieux se trouver sur terre.

Le départ est déjà dans 4 jours, en fait trois car je quitterai l'ashram mercredi dans la nuit. Je trouvais que 6 mois passaient vite, trois semaines ça a été un clin d'oeil, mais très bénéfique, comme toujours.

Pour finir, quelques photos :

J'avais dit que j'expliquerai comment j'ai compté jusqu'à 100008 mes mantras. Pour ça, j'ai deux malas, un papier et un stylo. Le mala de droite a 108 grains, celui de gauche 27. Je dis un mantra par grain et à chaque fois que j'ai complété le mala de 108 grains, j'avance d'un grain sur le petit mala. A la fin de ma session de répétition, je note sur le papier le nombre de grains que j'ai fait sur le petit mala. Et à la fin de la journée, j'additionne le tout, je multiplie par 108, ce qui me donne le nombre de répétition que j'ai fait dans la journée.

100008mantras

J'avais dit que j'expliquerai comment j'ai compté jusqu'à 100008 mes mantras. Pour ça, j'ai deux malas, un papier et un stylo. Le mala de droite a 108 grains, celui de gauche 27. A chaque fois que j'ai complété le mala de 108 grains, j'avance d'un grain sur le petit mala. 0 la fin de ma session de répétition, je note sur le papier le nombre de grains que j'ai fait sur le petit mala. A la fin de la journée, j'additionne le tout et je multiplie par 108, ce qui me donne le nombre de répétition que j'ai fait dans la journée. Simple et efficace.

 

 Pendant le spectacle de dance - cérémonie religieuse où j'ai été appelé à porter avec Nataraj, la petite statuette de Shiva décorée de fleurs...

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 Avec Nataraj, celui qui nous a invité à déjeuner et qui nous a reçu comme des rois.

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Avec Senthil, le danseur, son assistant et Sw. Ishwarananda

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Vue panoramique de la réserve aviaire où nous sommes allés avec Swamiji

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Pendant ma petite conférence sur le yoga et le Vedanta :

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Talk Yoga- vedanta4

 

Le cours de yoga :

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1 décembre 2013

Tapas et spectacle


L'intervention que je devais faire mercredi devant des élèves de l'école de Swamiji s'est super bien passée. J'ai parlé pendant 45 minutes de yoga et de connaissance du Soi. L'ensemble des spectateurs, de Mme la proviseur aux élèves en passant par les enseignants présents, étaient contents de ma prestation. Il est maintenant question que je leur donne un cours de yoga, sans doute mercredi prochain.

S'il a été question pendant un temps que nous quittions l'ashram avec Swamiji, ça ne semble plus à l'ordre du jour pour le moment. Ce n'est pas très grave de toutes façons, si c'est pour aller dans les montagnes prendre le frais, je ne suis que très moyennement emballé et puis ça ne changerai rien à la qualité des enseignements que je reçois. Et c'est de la grande qualité! J'ai vraiment de la chance de pouvoir avoir un maitre qui a bientôt 40 ans d'enseignement derrière lui pour moi tout seul et les discussions que nous avons sont assez poussées. Je n'ai qu'un cours pas jour d'environ une heure à une heure trente, mais ce cours à lui seul me donne du travail pour toute la journée. En effet, je retranscris l'intégralité de nos échanges, je les relis et y réfléchis. Si j'ai le moindre doute, je pose des questions jusqu'à ce qu'il ait disparu. Demain, nous devrions passer à un autre aspect du sujet que l'on pourrait intituler "De la Connaissance à la dévotion" et qui promet d'être passionnant.

A côté de ça, je me livre à nouveau à ce petit exercice auquel je m'étais livré l'année dernière, à savoir de réciter mon mantra 100008 fois. J'ai commencé il y a cinq jours et je pense finir dans deux ou trois jours. C'est une bonne discipline et un excellent travail d'observation du mental. Je continue bien sûr ma pratique quotidienne et matinale du yoga qui dure environ une heure à une heure trente.

Hier soir, au temple de l'ashram, il y a eu un spectacle de danse. C'était excellent. Il y avait beaucoup de monde du village de pêcheur d'à côté qui étaient présents. Essentiellement des femmes et des enfants. Je n'ai pas compris grand chose sur le sujet car c'était en Tamoul, mais j'ai plus tard eu l'occasion d'être éclairé par le danseur him self. En gros, c'était une partie des exploits de Shiva. Ça faisait aussi cérémonie religieuse à laquelle j'ai participé.

Ca a aussi été l'occasion d'assister à des évènement que je n'avais jamais vu auparavant, sinon à la télé. Au cours de la dernière danse, trois femmes ont été successivement prises de transe et se sont mises à danser frénétiquement au rythme de la musique. Certaines ont été difficiles à calmer. J'ai pu filmer un de ces moments. C'est assez spectaculaire. J'ai ensuite interrogé le danseur sur le sujet et il m'a dit que cela provenait du rythme du morceau qui était très spécial, le rythme du tambour de Shiva, auxquelles les femmes et certaines ethnies étaient particulièrement sensibles, même si nous le sommes tous plus ou moins.

Aujourd'hui, dimanche, c'est relâche. Nous assistons à de fantastiques orages et à des pluies diluviennes. J'en profite pour bien me reposer avant d'entamer la semaine qui vient et qui promet d'être dense. Swamiji quittera l'ashram dimanche prochain. Je pense que j'y resterai jusqu'à mon départ, j'ai du travail de traduction à faire ainsi que de la retranscription de cours de yoga auxquels j'ai assisté depuis mon départ.

PS : je rajouterai des photos et vidéos dès que je les aurai reçues. J'expliquerai aussi comment je fais pour compter jusqu'à 100008 sans me tromper.
Pour expliquer le titre de mon précédent post. Gurukul, c'est le fait de vivre auprès du maitre, dans son environnement proche et ainsi de bénéficier non seulement de son enseignement mais aussi de son aura. Je m'inscris donc dans la pure tradition de l'enseignement oral et direct de maitre à élève.

Tapas, c'est l'effort sur soi, la maitrise...

25 novembre 2013

Gurukul

D'abord, mon problème de retrait d'argent est réglé : en fait, l'Inde serait un pays "sensible" en terme de fraude bancaire, d'où le fait que ma carte était bloquée. Un mail à mon banquier et le problème a été résolu quasiment immédiatement.

Les petits désagréments dus au décalage horaire sont également terminés et depuis deux jours, je commence à avoir une bonne routine. Elle comprend pratique quotidienne du yoga et pratiques méditatives, enseignements seul à seul avec swamiji, marche sur la plage, diner et discussion avec Swamiji et beaucoup de travail personnel. Et un peu de sieste :-)

Je devrai rester avec swamiji au moins jusqu'au 8 décembre et il est question que nous allions dans une maison, soit en bord de mer, à quelques kilomètres de l'ashram, soit dans les montagnes, au bord d'un lac. La première solution est la plus probable, mais rien n'est encore défini.

Mercredi après midi, je vais faire une petite conférence de 45 minutes environ aux élèves de l'école attenante à l'ashram, et la semaine prochaine, monde à l'envers, je devrais leur donner un cours de yoga.

Samedi dernier, nous sommes allés à Mahaballipuram avec Swamiji et un de ses élèves de passage à Madras. Nous avons fait tous les marchands de statues, discutés les prix pour finalement ne rien prendre : c'était décidément trop cher malgré la beauté des pièces. Le coin a beaucoup changé depuis la première fois que j'y suis venu, en 2005. C'est très touristique, presque trop, et le harcellement y est toujours très présent. C'était néanmoins une bonne balade. Nous avons fait un détour pour rentrer. Nous sommes passés dans ce qui était auparavant un petit village et qui est devenu une ville aux batiments futuristes. Ca m'a fait penser à Doha ou Dubai. Ça m'a fait aussi penser à la France des années 60 avec ses HLM flambants neufs dont on sait ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. L'inde est un pays qui change décidément très vite...

21 novembre 2013

Réel et irréel

Mon vol jusqu'à Chennai s'est très bien passé. Je ne suis arrivé qu'avec 45 min de retard. C'est curieux ce petit moment d'angoisse qui me prend toujours au moment de récupérer mon baggage. C'est un peu le même qu'on a avant l'annonce des résultats d'examens, on ne sait jamais si on va être reçu. On voit ceux qui repartent avec leurs baggages, heureux et soulagés pendant que d'autres angoissent encore. Ca n'a pas duré bien longtemps pour moi car en 1h15, à partir du moment où on s'est posés, j'ai passé la douanne, récupéré mon baggage, pris un taxi et rejoint l'ashram.

Le climat est tropical : 31c° et humide, mais c'est agréable. Avec le décalage horaire, l'impression que j'ai est très étrange. C'est à la fois très réel et en même temps, avec la fatigue, c'est un peu comme dans un rêve. Ca peut même tourner au cauchemard. En arrivant à l'ashram, je me suis vu attribuer un cottage. Comme il était 5h30, je me suis dit que j'allais m'allonger un moment avant le petit dejeuner de 8h. Mais au bout d'une heure, j'ai sentit comme un grattement sur mon omoplate, ce qui m'a reveillé en sursaut. Je regarde et ne vois rien. Je me dit que c'est mon drap qui, offrant une prise au courant d'air du ventillateur de plafond, me chatouillait l'épaule. Je remets mon oreiller en place et m'apprête à me recoucher quand je vois sortir de dessous mon oreiller une espèce de bestiole préhistorique de film d'horreur d'une bonne dizaine de centimètres de long et se diriger vers le haut du lit. Je me suis demandé si j'hallucinait. On se sait jamais, avec la fatigue... Ben en fait, non, je n'ai pas halluciné. En soulevant le matelas, j'ai vu le monstre tranquillement installé. Autant dire qu'il a fait l'objet d'une photo pour identification et d'une mesure d'expulsion en bonne et du forme...




Une photo de la bestiole (prise sur le net)


Au moment du petit déjeuner, j'ai retrouvé avec joie ma prof de sanskrit. Nous avons discuté le temps du repas. Je suis ensuite retourné m'évanouir dans mon cottage, avec une petite appréhension quand même, mais le squatter n'était pas revenu. J'ai déjeuné avec Swamiji que j'étais très content de revoir. On a bien ri. Nous avons parlé du programme de ces prochains jours. Il va me faire un enseignement particulier et ciblé en fonction de ce que je lui ai dit au repas. Ca devrait être encore profitable.

En fin d'après-midi, le chauffeur de Mr P. est venu me chercher. Mr P. habite en bord de mer. Mr P. habite dans une luxueuse petite maison. Il a à sa disposition deux domestiques et un cuisinier. Il a aussi son chauffeur. A l'entrée de sa propriété, il y a un gardien pour le jour et un autre pour la nuit. Et je ne parle pas de l'armée de jardiniers qui s'occupent de l'entretient des espaces verts. La petite maison qu'il occupe est en fait la maison réservée aux invités. La maison principale, elle, est occupée par son fils et sa famille. Elle a été batie en 1929 par le père de Mr P, fondateur, entre autre, de l'Indian Overseas Bank et décédé accidentellement à l'age de 48 ans. Mr P. l'a fait agrandir dans les années 70 avant de la laisser à son fils, l'actuel occupant qui l'a aussi faite agrandir. J'ai eu l'occasion de la visiter, et il faut dire ce qui est : dans le style, c'est très joli.

Le soir j'ai diner avec Mr P avant d'aller m'écrouler de fatigue dans ma confortable chambre. J'ai dormi comme une bûche jusqu'à... 2h du matin. je me suis rendormi un peu plus tard.

Ce matin, j'ai accompagné Mr P, 80 ans, à son bureau. Il n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui à part être là et lire le journal. J'ai de mon côté profité de la voiture et du chauffeur pour aller faire quelques empletes. Nous avons déjeuner avec sa belle fille et sa petite fille. Ce sont elles qui m'ont fait visiter leur grande maison. C'était bien sympa.

Par contre, j'ai un gros problème : impossible de retirer de l'argent avec ma carte Visa qui pourtant marchait très bien l'année dernière. Nul doute que comme toute chose, ce problème ne durera pas et trouvera sa solution dans le temps.

18 novembre 2013

Un nouveau départ

Me voilà à Paris pour un nouveau départ pour l'Inde demain matin.

Cette fois-ci, je ne pars que pour trois semaines pour retrouver Swamiji et passer un peu de temps avec lui. J'ai pas mal de petites questions à lui poser. Je pense que, comme toujours, le voyage sera profitable.

Et comme je sais qu'il ne sert à rien de prévoir quelque chose quand je pars en Inde, alors, je n'ai rien prévu de particulier à part quelques petites bricoles à faire et à acheter. La seule chose dont je suis sûr, c'est qu'en arrivant mercredi matin, j'irai à l'ashram d'Uthandi où une chambre a été préparée pour moi. Ensuite, j'irai passer un jour ou deux chez mon ami Mr P. Après ça, mystère et aventure...

J'ai préparé mon sac, et je me suis rendu compte que j'ai oublié ici et là la moitié de ce que je voulais prendre. Du coup, je vais voyager ultra léger. En fait, au plus ça va, au plus je pars à l'arrache et je sais que ce n'est pas très grave.

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25 juillet 2012

On Air

Je continue à rencontrer des gens intéressants et parfois importants. Comme hier, par exemple où j'ai discuté avec le député secrétaire de l'agriculture du gouvernement du Gujarat à la retraite et son ami médecin ayurvédique ou encore aujourd'hui ce professeur de management l'Université de Bengalore qui était impressionné par tous les lieux saints de l'hindouisme que j'ai pu visiter et ma connaissance du sujet. Il se sentait un peu comme le parisien qui n'est jamais allé à la tour Efeil et qui en entend parler par un japonais. Enfin bref. Je suis donc invité au Gujarat pour que je sache ce qu'est le sens de l'hospitalité des gens de cet Etat et si j'ai un problème ou quoi que ce soit, je peux m'adresser à lui. De même si je cherche un travail, pas de problème, mon ami a le bras long. Après tout pourquoi ne pas lui rendre visite si l'occasion de se présente?

Aujourd'hui, j'ai été très sollicité. D'abord, j'ai été interviewé par une journaliste originaire de Paris mais installée à Bankok sur mon parcours spirituel. J'ai ensuite suivi un cours de yoga donné par l'australienne qui fait sa formation de professeur. Elle tenait à avoir mon avis sur sa façon d'enseigner. Demain matin, c'est Tuuli qui enseigne et elle m'a aussi demandé de venir et de lui donner mon avis. Enfin, ce soir, au satsang du stage de vedanta en français, j'ai posé deux questions manifestement intéressantes. A savoir : Le Védanta est-il une religion? (la réponse est non) et Quel est le lien entre le Védanta et l'Hindouisme? C'est cette seconde question qui a fait le plus débat. En particulier chez les Réunionnais du groupe.

J'ai ainsi appris que c'est il y a un peu plus de cent ans que des Indiens, essentiellement originaires du Sud de l'Inde se sont retrouvés embarqués, souvent de force, à bord de bateaux à destination de la Réunion pour y servir de main d'oeuvre à la culture de la canne à sucre. L'esclavage avait été déjà aboli à l'époque, mais enfin, ça y ressemble beaucoup. Ils ont été convertis de force au christianisme et donc obligés à porter des prénoms catholiques. Ce n'est que depuis 1981 qu'ils ont le droit officiel de porter des prénoms indiens. Avant cette date, c'était possible mais c'était à la discrétion de l'officier d'Etat Civil. Tous ceux qui sont présents à ce stage ont fait des recherches sur leurs ancêtres mais sans grand succès : ils n'ont pu remonter, au mieux, qu'à un numéro de bateau sans pour autant en connaître la provenance. Au cours de la conversation, on pouvait sentir à quel point ce manque de connaissance de leur racine, de leur culture et de leur origine indienne leur pose problème aujourd'hui, voire que c'est une souffrance pour eux. En tous cas, la conversation a été très intéressante et parfois animée.

J'ai donné carton de choses que je laisse ici à un swami. Il ne me reste pas grand chose à ramener en France. Je finirai mes bagages demain et quitterai Rishikesh juste après le déjeuner. Mon train au départ de Haridwar est à 15h25. Je devrais être dans les temps. J'arrive à Delhi en principe à 21h50. Je retournerai à mon confortable hotel pour mes dernières 24 heures. Je reverrai peut être ma jeune élève qui est partie aujourd'hui pour Delhi et que nous déjeunerons ensemble. Mon vol est vendredi à 21h50 et j'arrive samedi matin à Paris à 7h25.

23 juillet 2012

De bonnes rencontres

Ces deux trois derniers jours ont été intéressants. D'abord parce que j'ai rencontré des gens vraiment très sympathiques comme ce couple d'Australiens ou encore ces deux jeunes femmes, l'une Australienne et l'autre Finnoise, qui suivent une formation de professeur de yoga à l'ashram. Il y a aussi mon élève qui ne l'est plus vraiment, elle aussi Finnoise, mais avec qui j'ai de bonnes discussions. Elle m'a confirmé ce que je disais l'autre jour à propos de la façon dont sont vetues certaines occidentales ainsi que leur comportement. Elle est arrivée en Inde en février pour un stage sur New Delhi. Elle m'a raconté comment elle a failli se faire kidnaper par deux individus en voiture un début de soirée du mois de mai. Elle m'a aussi raconté les mésaventures d'une de ses amies a qui il est arrivé sensiblement la même chose. Sans parler des autres histoires qu'elle a elle même entendue. Une allemande qui était à l'ashram il y a trois jours m'a aussi raconté comment, à son arrivée sur Delhi, elle s'est faite suivre par un type jusqu'à ce qu'elle monte dans un taxi. Comment le gars qui la suivait est aussi monté dans le taxi et comment elle en est descendu aussitôt pour sauter dans un autre et disparaitre...

Il y a aussi ces enseignements de Védanta en anglais donnés par une enseignante qualifiée qui se font en petit comité et sur lesquels je donne parfois des explications complémentaires à mes condisciples. C'est un très bon exercice pour moi. Il y a ce cours de Védanta, en français cette fois fois, qui a commencé hier et auquel j'ai participé ce soir dans le cadre des sessions de questions / réponses. J'ai été vraiment etonné et surpris de voir à quel point personne ne connait rien au sujet. Et puis j'ai réalisé que j'ai été pareil, et même que je n'avais jamais soupsonné l'existence d'une telle connaissance avant de rencontrer Swamiji en 2003. Je comprends mieux maintenant la remarque que j'ai eu de Tuuli, la Finnoise qui suit la formation de professeur, me disant que je connais beaucoup de choses. C'est sûr que par rapport à quelqu'un qui ne connait rien du tout, je suis un puit de science. Mais pour celui ou celle qui connait déjà le sujet, je connais aussi le sujet, mais je ne connais pas toutes les écritures, loin de là. Elle m'a proposé de venir animer un séminaire de yoga et de Vedanta en Finlande. C'est un projet excitant pour moi car c'est peut être une bonne occasion de visiter la Finlande (et de voir une aurore boréale!), mais aussi et surtout d'enseigner. J'espère que ce projet pourra se concrétiser.

Une autre chose encore est la possibilité d'organiser des stages sur Goa via une jeune Indienne professeur de yoga là-bas et qui peut se charger de l'organisation sur place. J'ai quand même quelques doutes sur la faisabilité de la chose par son intermédiaire, mais on verra bien, c'est aussi une piste possible.

D'un point de vue pratique, j'ai trouvé une solution pour pouvoir laisser un maximum de choses à l'ashram, ce qui me permettra de voyager léger cette semaine et au mois de décembre. C'est un swami de l'ashram qui m'a gentiment proposé de me garder mes affaires. Le Swami en chef de l'intendance a fermement refusé ce matin au motif que les réserves sont pleines de choses laissées par des gens qui ne sont jamais revenus les chercher. Donc ce avec quoi je suis venu, je repars m'a expliqué le swami.

Je continue à prendre mes bains quotidiens dans le Gange. Depuis deux jours, l'eau est vraiment froide. Mais ça fait du bien car dehors il fait très chaud et très humide, si bien que l'on transpire beaucoup, même sans bouger. Et comme il n'y a pas de vent, c'est parfois un peu pénible à supporter, alors un bain d'eau froide est le bienvenu. Je ne suis cependant pas certain de me baigner au mois de décembre. Ni même en janvier et février.

Ce sont mes derniers jours en Inde. Je suis partagé. D'un côté, j'ai envie de rentrer, de voir ma famille et mes amis. D'un autre côté, je me sens bien ici. Même s'il fait chaud, que certaines choses sont parfois pénibles à vivre, j'aime quand même être ici. Mais enfin, c'est ainsi. Que faire?

20 juillet 2012

Sur les bords du Gange

L'ashram de Swami Dayananda est un endroit bien agréable. Situé sur les bords du Gange, il offre une vue imprenable sur le fleuve sacré et les montagnes qui l'entourent. L'endroit est calme et ombragé. Il est agréable de venir s'asseoir au coucher du soleil sur l'un de bancs donnant sur le fleuve et observer les dévots venir faire leurs offrandes à Maha Ganga.

J'ai aussi découvert aujourd'hui que les bord du Gange étaient aussi un lieu de crémation, tout comme Bénares. En début d'après midi, je me suis rendu à l'ashram Sivananda situé plus en amont pour y retrouver une connaissance qui vient d'arriver de l'ile Maurice. En chemin, alors que nous longions les quais, nous avons été intrigués par un attroupement de chiens au bord de l'eau. C'est en nous approchant que nous avons découvert que l'un d'eux tirait hors de l'eau un tronc humain à moitié calciné. Et en regardant un peu plus loin, nous avons vu qu'une crémation était en cours et qu'une autre était en préparation. Il aurait été intéressant de s'asseoir à distance et d'observer le rituel, mais l'idée ne m'est pas venue tout de suite et nous avons poursuivi notre chemin.

J'ai donc retrouvé Praveen à l'ashram Sivananda. Je l'avais rencontré lors d'un précédent voyage en Inde, à l'ashram de Swamiji à Thiruvannamalai. Nous avons depuis été en contact car c'est lui est chargé de faire une dernière relecture de mes traductions, en particuliler pour les fautes d'orthographe. Il est très fort pour ça. Il venait tout juste d'arriver. Aussi, nous ne l'avons pas dérangé très longtemps car il avait fait un long voyage et avait besoin de reposer ses soixante douze printemps. Nous avons cependant convenu de nous voir demain car il doit venir à l'ashram de Dayananda pour payer son taxi.

Sur le chemin du retour, les crémations touchaient à leur fin et les chiens et les corbeaux festoyaient. A une petite vingtaine de mètre en aval, nous avons pu voir un pélerin remplir sa petite bouteille d'eau du Gange et en boire un petit peu. Il ne semblait pas vraiment conscient de ce qui trempait à moitié dans l'eau un peu plus haut.

Ceci dit, en arrivant, ça ne nous a pas empêché d'aller prendre un petit bain bien rafraichissant au milieu des morceaux de charbon. C'est mon premier bain dans le Gange depuis mon arrivée. Ca me démangeait d'en prendre un. Maintenant ça me démange tout court.

Dans la foulée, j'ai suivi un cours de yoga Iyengar. Je n'avais jamais essayé auparavant. J'ai été très moyennement convaincu par l'utilisation de la brique et de la corde car si ça permet d'aller plus loin dans l'étirement ou de faciliter certaines postures, ça peut aussi être source de tensions inutiles ou en tous cas qui n'arriveraient pas sans ces accessoires. D'autre part, je reste convaincu que le seul accessoire vraiment nécessaire à la pratique du yoga est le corps. Pas plus.

Depuis hier après-midi, j'ai aussi une élève à qui je fais une introduction au Vedanta sous la forme d'une causerie libre.

Hier, le swami en charge du cours d'un an m'a finalement fait la lettre qui me permettra, je l'espère sans problème, d'obtenir mon visa de un an (renouvelable). Finalement, je rejoidrai l'ashram début décembre, juste avant le début du cours qui aura lieu le 6.

18 juillet 2012

A Rishikesh

Je crois que j'ai été bien inspiré de rejoindre Haridwar par train, car le voyage de Haridwar à Rishikesh a été court mais énergitivore. Dans le train, j'ai longuement discuté avec mon voisin, un habitant de Delhi plutôt cultivé, qui a répondu à certaines de mes interrogations sur la société indienne actuelle. La conversation a été vraiment très intéressante et très enrichissante. Cela a considérablement agrémenté le voyage.

En arrivant à Haridwar, j'ai eu droit aux traditionnels chauffeurs de rickshaw et au rabateurs d'hotels "pas cher" dont je me suis assez facilement débarrassé. J'ai quand même pris un rickshaw à traction humaine pour me rendre à la gare des "share-auto". Ce sont de petits vehicules de transport en commun privés qui assurent la liaison entre différentes localités sur de relativement courtes distances. Je ne suis pas allé à la gare routière normale en raison d'un festival annuel qui draine des milliers de dévots de Shiva, scandant "Bom Bol" tout au long de leur périple, et qui a le facheux inconvénient de perturber la circulation. Ces pélerins, tout vétus d'orange, viennent à pied de partout en Inde, mais essentielement du Nord, pour remplir des bidons d'eau du Gange pour les ramener, toujours à pied, dans leur village. Pour avoir eu à faire à eux l'année dernière et cette année encore, je peux dire que ce n'est pas la crème de la crème qui fait ce pélerinage. Loin de là.

Arrivé à Rishikesh, le chauffeur du share auto m'a trouvé un rickshaw pour l'ashram de Dayananda. Je pensais pouvoir trouver tout seul, mais ça aurait été difficile, et comme je suis plutôt chargé, j'aurai bien galéré.

Par chance, je suis arrivé juste à temps pour le déjeuner et j'ai aussi eu un petit entretient avec le Swami résident de l'ashram. Il m'a bien confirmé que j'étais pris pour le cours. Il m'a aussi dit que je devrais peut être être présent aux alentours du 20 octobre à l'ashram. En principe, c'est pour avoir un entretient avec "Swamiji". Je ne sais pas s'il s'agit de Dayananda himself ou du Swami responsable de l'ashram d'Annaikati et du cours résidentiel de trois ans. Toujours est-il que comme j'ai déjà vu les deux, je devrais simplement passer un coup de fil pour savoir si je dois m'entretenir avec eux encore une fois ou non. J'ai aussi appris que ce cours intensif d'un an peut être suivit de deux autres années d'étude. Suivant la façon dont les choses se passent, je me dis que je peux toujours jouer les prolongations. On n'y est pas encore, mais la possibilité est là.

Demain matin, je vais obtenir le papier nécessaire à l'obtention d'un visa longue durée. Il me faudra pour ça aller directement à l'ambassade d'Inde et expliquer mon cas.

Aujourd'hui, je suis allé du côté de Laxman Julha accompagné, faire une petite visite et me trouver un mala digne de ce nom. Nous sommes retournés dans une boutique dans laquelle j'étais allé il y a deux ans. Le vendeur se souvenait vaguement de moi, ce qui nous a permis d'avoir de bons prix. Comme à chaque fois, nous avons pris la pose plusieurs fois. Je ne sais pas pourquoi, mais les indiens adorent se faire prendre en photo avec des étrangers et en particulier ici, à Rishikesh.

16 juillet 2012

Escale non prevue

Bon, je suis dans l'enfer New Delhi (40 deg) depuis ce matin huit heures.

Le voyage depuis Chennai et les 34 heures nécessaires pour rejoindre Delhi s'est bien passe mais m'a lamine. Même si j'etais en première classe, le voyage n'est quand même pas de tout repos. Voyager en train, c'est un peu comme voyager en bateau, ça bouge tout le temps et les nuits sont interrompues par les voyageurs qui montent et qui descendent, les arrêts brutaux et j'en passe.

Je pensais en voyageant en première que je serai dans un wagon façon Orient Express, avec de la moquette de partout et des serviteurs qui exécuteraient le moindre de mes désirs avant même que j'y pense. J'ai été déçu. Ça ressemblait plus a un wagon Corail a compartiment, sauf qu'au lieu d'etre huit, nous étions quatre, que c'etait rudement bien climatise et les draps et couverture pour la nuit ainsi que la serviette de toilette etait fournis.

Le voyage a ete paisible. Et comme mes compagnons de voyage étaient plutôt hautains (deux avocats pour commencer), ce n'est pas les bavardages qui m'ont dérangés. J'ai donc pu regarder le paysage, essentiellement agricole de l'Inde. J'ai encore une fois ete saisi du contraste qu'il peut y avoir entre ceux qui se déplacent en charrette a roues de bois et a traction bovine (un peu comme dans Asterix) et ceux qui, a Delhi ou a Chennai, roulent en Porsche Cayenne.

En me réveillant ce matin, j'ai bien compris que ce n'était pas une bonne idée d'enchainer avec 7 - 8 heures de bus pour rejoindre Rishikesh, d'autant que je ne comprends pas comment, mais je voyage maintenant avec deux sacs bien pleins. J'ai donc choisi de m'installer dans un hôtel très confortable, de prendre une bonne douche et de me reposer tranquille au calme. J'en ai aussi profite pour retourner a la gare, au comptoir pour étrangers et me prendre des billets de trains pour demain matin et la semaine prochaine pour le retour. J'evite ainsi de pénibles voyages en bus même si j'aime ça.

Pour ceux qui auraient l'intention de se rendre dans le quartier de Pahar Ganj et d'aller déjeuner au Nirvana Café, comme je l'ai fait ce matin, voila ma revue : endroit branchouille, fréquenté par de jeunes voyageurs a la barbe mal taillée. L'ambiance se situe entre Bob Marley et Bouddha en passant discrètement par Bollywood. Les prix sont proportionnels au nombre de mouches. Les mouches sont nombreuses. La nourriture n'est guère appréciée que par les mouches. C'est peut être pour ça qu'elles sont si nombreuses (outre la justification des prix).

Je reprends le train demain matin a 6h50.

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