Un dernier tour

Ici, la chaleur est de plus en plus présente, surtout ces deux derniers jours et les coupures d'électricité n'arrangent rien car sans courant, pas de ventilateur et donc pas de relative fraîcheur. Par chance, nous avons de l'électricité entre midi et 15h, les heures les plus chaudes de la journée, ce qui permet de se reposer sans trop souffrir de la chaleur. Dehors, c'est intenable. Ce n'est qu'à partir de 17h que l'on commence à respirer un peu et Vers 19h se lève une brise, certes chaude mais quand même agréable qui ne retombe que vers 23h - minuit. Au delà, il fait suffisamment frais dehors pour bien dormir. Dans les chambres, ce matin à 6h, il faisait 32° et je pense qu'aujourd'hui on a allégrement dépassé les 40° et j'arrive a transpirer sans bouger. Tout le monde connaît maintenant les sièges chauffants dans les voitures. Moi, ici, quand je mets mes tongs, j'ai l'impression qu'elles sont chauffées. En fait, tout est chaud comme si c'était chauffé. Cependant, tout cela reste supportable car l'air est sec, donc je ne prévois pour le moment pas encore de migrer dans une chambre climatisée. De toutes façons, une clim sans électricité ne sert pas à grand chose.

Hier soir, c'était la pleine lune, alors Myriam et moi avons fait le traditionnel girivalam. Je pense que c'est la dernière fois que je me prête à cette mascarade spirituelle qui ressemble plus à une fête foraine qu'à un véritable pèlerinage. Je ne doute pas de la sincérité de la majorité des pèlerins, mais pour les locaux, c'est un véritable business et pouvoir s'acheter des sous vêtements à la machine qui mesure l'aura en passant par les plantes en pot, on aura vraiment tout vu. Jusqu'à présent, les jours de pleine lune, je l'ai toujours fait pour le folklore, mais là, j'ai eu ma dose. Il a fait particulièrement chaud, des bavardages incessants et intempestifs et les thés que j'ai bu dans la journée n'ont pas contribué à ce que je garde mon calme face à ce pseudo mendiant que je connais depuis mon premier séjour, plus comédien que réellement pauvre, et qui a très bien compris, parce que j'ai été très explicite, que je n'étais pas d'humeur à ce qu'il me joue son cinéma. Il a très vite dégagé et je pense qu'à l'avenir, il ne me posera plus aucun problème. Bref! La promenade à bien durée 3h30 et je suis revenu avec la résolution de ne plus boire de thé pendant quelques jours.

Je referai un girivalam prochainement, mais seul et sans attendre la prochaine pleine lune. Il se pourrait d'ailleurs bien que je n'en ai pas l'occasion, la fin de l'étude du texte n'étant plus qu'une question de jours. A ce propos, j'ai eu de nombreux mails me demandant ce que j'avais découvert d'ENORME. Je ne peux évidement répondre à cette question. D'abord parce que pour comprendre, il faudrait que j'explique tout le cheminement qu'il y a eu avant et ensuite parce que ça prendrait beaucoup de temps et je ne suis pas sûr, au final, que ce soit compris.

Je pense que Swamiji quittera l'ashram à la fin de l'étude pour partir quelque part dans la forêt et que je vais le suivre.
Je dois aussi lui parler de mon avenir proche et je pense qu'il pourra être d'une grande aide pour mon plan 'C'. Le plan 'B' que j'avais prévu vient tomber à l'eau pour une question de langue : je ne parle malheureusement pas Tamoul malgré mes efforts pour en apprendre les rudiments. Ce n'est pas très grave, car si le plan 'C' ne marche pas, il m'en reste encore 23 jusqu'à la lettre 'Z'. Mais je reste confiant en l'avenir. Jusqu'à présent, tout se déroule plutôt bien et j'ai beaucoup de chance d'être là et d'assister à ce moment si particulier pour Swamiji. J'en retire, outre l'étude de texte, de grands enseignements.