Le vieux tox

Il nous est arrivé quelque chose de très étrange la nuit dernière à Monique et à moi. Elle a été très malade dans la nuit, suite à quelque chose qu'elle a mangé et moi, j'ai eu un gros coup de fatigue qui a fait que j'ai dormi quasiment 17h d'affilée. Nous avons commencé à nous sentir mieux en milieu d'après midi, à peu près en même temps. Ce soir, ça va mieux.

En fin d'après midi, je suis allé faire un tour sur la plage, un chien m'a accompagné un moment. J'ai quand même tendance à me méfier de ces chiens errants, ils peuvent être agressifs à tout moment, alors je me déplace avec un baton, on ne sait jamais. L'eau était bonne, il y avait des gens qui se baignaient, ça m'a fait envie. Je n'exclue donc pas de faire un petit plouf un de ces quatre, même si la propreté de l'eau est douteuse : la plage sert de toilette aux pécheurs du village d'à côté. La chasse d'eau, ce sont les vagues.

L'autre jour, je me demandais comment avaient vieilli les vieux toxicos et hippies des années 70 qui étaient venus se perdre en Inde. J'ai eu un élément de réponse cette après midi. J'en ai rencontré un. Il promenait son chien. Un chien indien qu'il a dressé lui même. Nous nous sommes salués en nous croisant et avons entamé la conversation. Le dialogue a été facilité par le fait qu'il était belge. Un petit bonhomme d'une soixantaine d'années, assez basané, un brin décharné aux tatouages usés par le soleil et le temps si bien que ce ne sont plus que des taches bleuâtres et informes. Il m'a d'abord parlé de son chien, un chien trouvé dans la rue dès son plus jeune age qu'il a dressé à la garde et que j'ai eu l'occasion de voir à l'oeuvre lorsqu'un de ces chiens errant et pouilleux à fait mine de s'approcher. Il a d'abord montré les crocs et sans prévenir, lui est parti après avec beaucoup d'agressivité. Mais avec moi, il a été sympa. Nous avons aussi parlé des problèmes de visa et m'a raconté que pendant longtemps, il n'a plus eu de papiers, ce qui lui valut quelques séjours en prison, et actuellement, sa copine, belge également, habite en Inde depuis sept ans sans avoir de visa. Il m'a raconté comment il vivait dans les années 70, véritable loque humaine, défoncée du soir au matin, habillé de guenilles et vivant sans argent, comme un vagabond. Il a failli mourir plusieurs fois, y compris dans un poste de police à Goa. Il m'a ensuite parlé de ses problèmes de dépendance à la morphine et à la méthadone qu'il a eu pendant plusieurs années mais que maintenant, il était "clean".

Nous avons aussi parlé de pollution en regardant la quantité de déchets, essentiellement plastiques, qui jonchaient la plage. Il m'a alors parlé d'un asiatique qui aurait trouvé, il y a une dizaine d'années, un système pour retransformer le plastique sous sa forme d'origine : le pétrole. Il aurait même créé une machine pour ça. Il était interessé pour en acheter une : 10 000$ seulement. J'ai trouvé que c'était cher pour ce qui m'a semblé être une arnaque.

Dans l'ensemble, le gars était plutôt sympa, mais je ne suis pas certain que ce soit malgré tout une bonne fréquentation. Peut-être que l'on se recroisera, je ne sais pas.

De retour à l'ashram, j'ai appris que Swami avait cherché à me joindre. J'avais eu l'un de ses proche fidèle en début d'après midi qui me demandait de revenir à Tiruvannamalai, que l'enseignement de Swami était exceptionnel, etc. J'ai donc eu Swami au tel un moment qui m'a dit la même chose. Je lui ai dit que je n'étais pas vraiment en état de voyager pour le moment, façon de temporiser en attendant une réponse de chez Dayananda. Et puis, je n'ai vraiment pas envie de prendre la route pour le moment.

Comments

[sr]

Apparemment il faut laisser le temps au temps de prendre tout son temps...