100008 Over!

J'ai terminé hier le japa (la répétition) d'un mantra 100008 fois. C'est une pratique qui m'a facilement occupé trois heures par jours. Parfois plus, parfois moins. J'ai été content de le faire parce que c'était la bonne occasion et le bon moment pour le faire. Je suis très content de ce que j'ai pu voir et vivre lors de cette expérience intérieure.

Dans le même temps, nous finissons notre sujet principal de conversation qu'est la Connaissance du Soi. En discutant ce matin, Swamiji m'a fait remarquer que ce dont nous parlons maintenant n'aurait jamais pu être abordé quand je suis arrivé et qu'il était très satisfait des entretiens que nous avons eu. Il est maintenant question qu'il me donne un nom indien. Nous en avons vaguement parlé ce soir. Il m'a demandé si j'avais une préférence particulière pour un nom. A la réflexion, pas vraiment. J'y ai déjà un peu réfléchi mais à dire vrai ça m'est plutôt égal. L'intérêt du nom indien, tout comme le mantra donné par le gourou est d'aider à se rappeler. Nous ferons une méditation sur le sujet et on verra bien ce qu'il en ressort.

Demain ou plus probablement après demain parce que j'ai des questions annexes à poser, nous entamerons un tout autre sujet que la connaissance du Soi, mais tout aussi intéressant et tout aussi pratique : les relations humaines sous un angle très particulier. C'est un sujet qui devrait nous occuper la dizaine de jours qui nous reste à passer ensemble.

En principe, le 6 ou le 7 juillet, je quitterai Kollur pour me rendre à l'ashram de Puthaparti histoire de palper l'ambiance après le maha samadhi (le décès) de Saï Baba et faire quelques achats. Le tarif pour aller là-bas : 15 heures de bus dont dix de nuit. Ca promet. Puis retour à Chennai aux alentours du 12 juillet. Avant de partir pour New Delhi, j'y verrai peut être M. Pethachi. Ce sera l'occasion pour moi de boire mes premières gouttes d'alcool depuis février et sans doute les dernières avant l'année prochaine. Ceci dit, ça ne me fait pas vraiment envie, mais je saurai m'adapter!

Je me demandais si j'allais à New Delhi en avion ou en train. La question a été tranchée ces trois derniers jours. J'avais une préférence pour l'avion car plus rapide et moins fatiguant que le train, mais d'un autre côté, c'était plus cher et plus risqué aussi. J'ai lu avant hier un article dans le journal disant qu'en cette période de mousson où les conditions météo peuvent contraindre les vols à être détournés, les pilotes sont inquiets. En effet, les compagnies aériennes ont tendance à ne charger l'avion en carburant que pour la distance nécessaire, si bien que si un vol doit être détourné, cela peut poser quelques petits problèmes que l'on imagine aisément...

D'autre part, lorsque j'ai tenté d'acheter mon billet en ligne, cela s'est avéré impossible. En fait, avec ma carte Visa, je me suis rendu compte que je ne peux faire aucun achat en ligne. Ca plante à tout les coups. Selon une agence de voyage avec qui je me suis entretenu plus de vingt minutes a téléphone, ça vient du fait que ma carte n'est pas indienne. J'ai du mal à comprendre parce qu'une carte Visa, par définition, est internationale. Je vais donc demander à ma banque d'en savoir plus sur le sujet parce que c'est assez pénible. Je peux cependant retirer de l'argent sans problème, mais je dois passer par une agence de voyage si je veux prendre l'avion. Je suis donc allé me renseigner : les gars, pour aller sur internet, faire la réservation et l'imprimer, opération qui prend, soyons larges parce qu'on est en Inde, un bon quart d'heure, me prennent 10% de commission. Autant dire du vol. Swamiji a tenté de me faire la réservation en ligne avec sa carte, mais sans succès non plus.

J'ai finalement tranché : j'irai en train. Et en première classe s'il vous plaît! Dans le prestigieux Tamil Nadu Express. 2184 km en trente cinq heures only comme disent les indiens. Ça me coûte toujours moins cher que l'avion. Ce sera très confortable et je verrai du pays. J'aurais ainsi essayé toutes les classes possible dans les trains indiens, de la plus populaire à la plus luxueuse. L'autre avantage à voyager en train, c'est que j'arrive directement en ville à 7h du matin, en principe. Il me suffira ensuite de sauter dans un autre train pour Rishikesh et le soir même, je dors au bord du Gange après 7 à 8 heures de voyage. Et ça m'évitera de passer une nuit à New Delhi. Ce n'est pas plus mal. Je n'ai pas encore pris mon billet. Au pire, je voyagerai en bus gouvernemental pour faire contraste avec le train.

Ces dix derniers jours, avec la mousson, nous n'avons pas toujours pu aller faire notre marche quotidienne. Cependant, nous avons rencontré des gens très accueillant comme on l'est en général dans toutes les campagnes du monde. Et en particulier cette famille qui nous vend pour une somme symbolique des ananas mûris sur pied et des jackfruits dont nous faisons des jus extraordinaires. Ces ananas que nous ramenons sur notre dos sur 4 à 5 km nous font nos déjeuners. Juteux et sucrés à point, ce sont certainement les meilleurs ananas que j'ai jamais mangé de ma vie.

Comme nous faisons sensiblement toujours le même trajet, les gens finissent par nous connaître. Que ce soit ceux qui travaillent dans leurs champs, les enfants ou les dévots de Bacchus rentrant titubants de leurs dévotions quotidiennes que nous croisons sur le chemin du retour, nous sommes toujours salués. Parfois même, on nous fait des cadeaux. Hier, par exemple, un gars que nous croisons à chaque fois s'est arrêté pour nous donner des bananes au goût absolument unique. Aujourd'hui, une vieille femme nous a donné trois grosses papayes bien mures dont nous avons fait un dessert absolument fantastique. L'autre jour, c'était un jackfruit. En échange, nous distribuons généreusement chocolats, sucreries et pâtisseries indiennes rares en ces coins reculés.

Pour nos repas, nous avons peut être trouvés un bonne solution pour agrémenter nos dîner. Hier, nous sommes retournés déjeuner chez cette famille dont j'ai parlé la dernière fois. Le premier repas c'était bien passé, nous avions mangé comme des rois. Nous avons été réinvités hier. Une fois encore, nous avons très bien mangé, si bien que nous nous sommes dits que la maîtresse de maison pourrait très bien nous cuisiner des légumes. J'irai les chercher ou le mari pourrait nous les apporter quand il est là. Ce n'est pas que l'on mange mal, mais nous mangerions mieux et ça leur ferait une petite source de revenus supplémentaire. La première livraison aura lieu demain soir...

Comments

[m_apeal]

tu sembles tout à fait bien.

Le voyage en train ça c'est un beau voyage...

à plus tard Jacques